(Ce texte est issu de la conclusion de mon dernier ouvrage, « 2050, le meilleur ou le pire des mondes ? », paru aux éditions Yellow Concept, disponible, sur place ou sur commande, en librairie)
« Un monde différent
L’encadré suivant expose les dix points qui font que le monde de 2050 est différent de celui de 2000.
2050 / 2000 : les dix ruptures
1 – La décennie 1990-2000 a été celle où la population mondiale a le plus augmenté : 90 millions de personnes supplémentaires par an. Ensuite, la diminution du taux de fécondité des femmes a conduit progressivement à une nouvelle situation et à une nouvelle perspective : ce que craignent en 2050 les experts de la démographie, c’est une implosion démographique, c’est à dire, après un plafonnement, une diminution potentiellement importante de la population mondiale.
2 – Les chiffres sont implacables : la population mondiale vit désormais de plus en plus en ville, malgré tous les problèmes posés par l’explosion urbaine. En 2050, non seulement la ville a gagné la partie, mais encore le nombre de très grandes villes a doublé depuis l’an 2000 et les politiques rurales se font de plus en plus ... Pour les urbains !
3 – Malgré la permanence de la faim, les problèmes alimentaires sont perçus de plus en plus, en 2050, comme des problèmes qualitatifs : les problèmes quantitatifs de nourriture ne concernent plus qu’une partie limitée de la population et les préoccupations principales concernent désormais le surpoids, l’obésité et les autres formes de malnutrition.
4 – En 2050, la quasi-totalité des garçons et des filles, y compris dans les pays les plus pauvres, accèdent à l’enseignement primaire et secondaire. Il s’agit maintenant de passer au stade de la généralisation de l’accès à l’enseignement supérieur, ainsi qu’à la formation tout au long de la vie, en utilisant massivement les nouvelles technologies.
5 - En 2050, l’objectif de l’OMS n’est plus seulement d’améliorer l’espérance de vie à la naissance, comme il l’était en 2000 ; il est beaucoup plus, d’une part d’augmenter mondialement l’espérance de vie en bonne santé et, d’autre part, de limiter dans ce domaine l’inégalité entre pays riches et pays pauvres.
6 - Le réchauffement climatique est toujours « l’affaire du siècle ». La communauté internationale veut faire croire qu’elle agit avec le maximum de détermination mais les améliorations constatées sont encore insuffisantes : notre maison brûle toujours !
7 – Jusqu’aux années 2025 – 2030, le progrès technique a été considéré par les meilleurs experts comme un allié de l’emploi. En 2050, même si le chômage mondial n’a pratiquement pas augmenté et si la durée du travail a diminué, l’inquiétude s’est installée : les robots et l’intelligence artificielle ne vont-ils pas changer la donne et détruire de très nombreux emplois ?
8 - Les grands conflits mondiaux, tellement meurtriers au cours des siècles précédents, ont disparu mais le monde reste dangereux : le terrorisme aveugle frappe où et quand il veut, et la cybercriminalité offre désormais aux mafieux et aux grands criminels un nouveau terrain de jeu qu’ils exploitent en se jouant des frontières et en bravant les gouvernements, les policiers et les juges.
9 – Qui l’eût cru : entre 2000 et 2050, nos libertés ont diminué, suite aux attentats terroristes, aux crises économiques et aux crises sanitaires ! En outre, les dirigeants chinois, enivrés par leurs succès économiques et leur nouveau statut de « maîtres du monde », résistent encore à la volonté des Chinois qui veulent, de plus en plus nombreux, vivre dans une démocratie.
10 – Selon le statistiques officielles, la pauvreté a diminué mondialement, mais l’Afrique Subsaharienne, de plus en plus surpeuplée, concentre de plus en plus la misère du monde, et les 100 millions de personnes déplacées, ainsi que les habitants des bidonvilles et des zones rurales les plus reculées supportent de plus en plus mal leur pauvreté, alors que la création de richesses n’a jamais été aussi importante ! »
Pierre le Roy, GLOBECO
Mai 2022