Bretagne, Normandie, Pays de la Loire : comment va ma région ? Comment va mon département ?

Introduction

 - J’ai publié en 2013, sur mon site Internet GLOBECO, une étude intitulée : « Bonheur Régional Brut ». Il s’agissait alors de classer nos 22 régions métropolitaines en reprenant les principes et les indicateurs utilisés pour le calcul de mon indice du bonheur mondial (IBM). Malheureusement pour cette étude, qui avait connu un grand succès auprès de la presse régionale, le président François Hollande a décidé l’année suivante de ramener à 13 le nombre de ces régions, et j’ai modifié alors sommairement mon étude initiale pour établir le classement de ces 13 régions. Ces deux publications sont toujours disponibles sur mon site Internet GLOBECO, sous l’intitulé : « Bonheur Régional Brut, édition  2013 » et « Bonheur Régional Brut, édition 2014 ».

- Il a fallu ensuite plusieurs années pour que les sources utilisées, et notamment celles de l’INSE, soient publiées en reprenant les données relatives aux 13 nouvelles régions métropolitaines. C’est aujourd’hui chose faite, et il est donc possible désormais de les utiliser. Cependant, le manque de cohésion de certaines de ces nouvelles régions limite l’intérêt d’une telle étude : la région Grand Est, par exemple, réunit d’une part l’Alsace, qui était très bien classée dans l’édition initiale, et deux autres anciennes régions, la Champagne-Ardenne  et la Lorraine, qui étaient très mal classées. Mes origines bretonnes et mon implantation actuelle (Dinard,  entre Bretagne et Normandie)  aidant, je me suis donc contenté de comparer les régions  Bretagne, Pays de la Loire et Normandie, dans cette étude intitulée : «: Bretagne, Normandie, Pays de la Loire : comment va ma région ? Comment va mon département ?  ».

 - Il faut noter d’abord que les dernières années statistiquement connues et utilisées dans cette étude sont pour l’essentiel 2018. La source et l’année concernées sont indiquées entre parenthèses à la suite de l’intitulé de chacun des 1O indicateurs. Cette étude n’intègre donc pas les conséquences de la pandémie du coronavirus, et j’ai veillé à ne la publier qu’après les élections régionales de 2021 pour qu’elle ne soit pas politiquement utilisée. Je garde globalement dans cette édition les dix indicateurs que j’avais utilisés dans mon étude de 2013 et de 2014, afin que des comparaisons soient possibles et que l’évolution constatée puisse être éventuellement explicitée.

 - Afin de répondre à la critique pertinente selon laquelle les moyennes régionales peuvent cacher des disparités internes à la région, j’ai par ailleurs établi, pour chacun des 10 indicateurs, un classement des 14 départements concernés : 4 pour la Bretagne, 5 pour la Normandie et 5 pour les Pays de la Loire. Notons enfin que les 3 régions ont une taille géographique comparable et une population du même ordre : 3,329 millions pour la Bretagne en 2019, 3,319 pour la Normandie et 3,786 pour les Pays de la Loire.

 - Concernant les départements, la population INSEE de chacun d’entre eux était la suivante en 2019 :

 - Loire Atlantique : 1 425 600

- Seine Maritime : 1 248 600

- Ille et Vilaine : 1 0676 300

- Finistère : 905 200

- Maine et Loire : 815 300

- Morbihan : 751 300

- Calvados : 691 700

- Vendée : 679 000

- Eure : 606 000

- Côtes d’Armor 596 500

- Sarthe : 561 600

- Manche : 492 600

- Mayenne : 305 000

- Orne : 279 800

- Les 10 indicateurs sont globalement les mêmes, et j’ai maintes fois expliqué les raisons pour lesquelles je les ai choisis : ils se situent dans la philosophie de mon indice du bonheur mondial, qui met en valeur la sécurité, la vie démocratique, le niveau de vie moyen et ses inégalités, la qualité de la vie et la performance environnementale, ainsi que la vie intellectuelle (recherche et formation).  Je considère en effet que, dans le monde entier comme en France, dans les régions comme dans les départements, il est plus facile d’être heureux individuellement lorsque ces critères sont réunis et positifs que lorsqu’ils ne le sont pas. Il est donc intéressant de comparer les résultats de mon étude avec le « Baromètre des territoires » établi  par ELABE et l’institut Montaigne. Cette comparaison figure en annexe de mon étude.   

- Néanmoins, j’ai introduit par rapport à l’étude de 2013 quatre modifications :

 - Le PIB a été remplacé par une donnée plus significative du niveau de vie réel : la médiane du revenu disponible par unité de consommation ; en effet, la médiane rend compte de la répartition des revenus, ce qui n’est pas le cas de la moyenne. Par exemple, si le salaire médian est de 2000 Euros mensuels, cela signifie que la moitié des salariés ont un salaire supérieur à 2000 Euros, et l’autre moitié un salaire inférieur à ce montant. 

 - Le taux d’emploi, qui inclut le taux de chômage,  est utilisé seul, alors que l’étude de 2013 utilisait les deux éléments ;

 - L’indicateur de 2013 concernant les morts violentes est remplacé par un indicateur « insécurité et morts violentes » comprenant les crimes et délits, les décès dus aux accidents de la route et les suicides ;

 - L’indicateur concernant le développement durable écologique  comprend les espaces naturels, la production agricole biologique, la qualité de l’air et de l’eau ainsi que la production de déchets ménagers et assimilés (DMA).    

- Les 10 indicateurs de la présente étude sont donc les suivants :

 - Médiane du revenu disponible ;

- Taux de pauvreté ;

- Inégalités de salaires hommes-femmes ;

- Espérance de vie à la naissance ;

- Taux d’emploi ;

- R&D par rapport au PIB ;

- Niveau de formation ;

- Insécurité et morts violentes ;

- Participation aux élections ;

- Développement durable écologique.

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Section 1 - Classements pour chaque indicateur

1 – Médiane du revenu disponible  (INSEE, 2018)

 La médiane du revenu disponible par unité de consommation est un bon indicateur du niveau de vie pour notre pays,  pour nos  régions et pour nos départements. Les données sont les suivantes :  

- Régions

 En 2018, la médiane du revenu annuel disponible  par unité de consommation pour notre pays est de 21 730 Euros. Elle est de 21 750 Euros en Bretagne, de 21 620 Euros dans les Pays de la Loire et de 21 200 Euros en Normandie. Ces éléments sont repris dans le tableau suivant, avec un classement du plus élevé au  plus faible, et avec deux autres calculs pour cet indicateur comme pour les suivants :

 - d’une part, le classement est précisé en %, à partir de la première région affectée du niveau 100

 - d’autre part, le niveau de chaque région est calculé en % par rapport à la moyenne nationale.

            Médiane du revenu annuel disponible en Euros   

(1) ces chiffres sont obtenus de la façon suivante : le chiffre le plus élevé (par exemple 21 750 pour la Bretagne dans la première colonne, est comparé à celui de la région  Pays de la Loire (21 620), ce qui donne le montant de 100,60.  (21 750 / 21 620). Comme la région Pays de la Loire a un revenu inférieur à celui de la Bretagne, il convient de « négativer » ce montant en l’inversant, ce qui donne le chiffre de 99,40.  Cette méthode de calcul, ainsi que celle qui concerne la troisième colonne,  est explicitée en annexe de cette étude.    

Les chiffes de la troisième colonne signifient que les 3 régions ont un revenu médian disponible très proche de la moyenne nationale.

- Départements

Le classement est effectué ici uniquement du département le plus élevé au département le plus faible. Le classement final sera effectué en totalisant les places recueillies par chaque département pour les 10 indicateurs pris en compte, selon la méthode du maillot vert du tour de France cycliste : le premier département sera celui dont la somme de classements sera la plus faible.

 Le classement par département est le suivant en Euros :

 1 – Loire Atlantique      22 600 

2 – Ille et Vilaine          22 230

3 – Eure                      21 700

4 – Finistère                21 690

5 – Morbihan               21 600

6 – Calvados               21 490

7 – Vendée                  21 320

8 – Côtes d’Armor        21 230

9 – Seine Maritime       21 140

10 – Maine et Loire      21 110

11 – Sarthe                 21 040

12 – Manche                20 980

13 – Mayenne              20 830

14 – Orne                    20 140

L’écart en % entre le premier département (Loire atlantique, 22 600 Euros) et le dernier (Orne, 20 140 Euros) est de 12 %.  

2 – Taux de pauvreté (INSEE, 2018)

- Régions

 Ce taux est calculé, pour les personnes comme pour les ménages, à partir d’un seuil qui est la médiane des revenus : est considérée comme pauvre toute personne dont les revenus sont inférieurs à 60 % de la médiane des revenus du pays, de la région ou du département concernés. Cette médiane était en 2018 de 1063 Euros mensuels par personne pour la France et le taux de pauvreté était en France de 14,8 % à la même date.

                                      Taux de pauvreté

• Ces chiffres sont obtenus de la façon suivante : le rapport entre 10,9 et 10,8 donne le chiffre de 100,93. Comme il s’agit d’une situation défavorable de la Bretagne par rapport aux Pays de la Loire, ce chiffre doit être « négativé » en l’inversant, ce qui donne le résultat de 99,07. Même calcul pour la Normandie.
• Ces chiffres sont obtenus de la façon suivante : le rapport entre le chiffre des Pays de la Loire (10,8  %) et le chiffre français (14,8 %) donne le chiffre de 72,97. Comme la situation des Pays de la Loire est meilleure que la moyenne française, ce chiffre doit être inversé en positif, ce qui donne le résultat de 127,03. Mêmes calculs pour la Bretagne et la Normandie.

Les chiffres de la dernière colonne signifient que les 3 régions ont une situation plus favorable que la moyenne nationale, puisque les taux de pauvreté y sont plus faibles. 

- Départements

 Le classement des départements dans ce domaine est le suivant en 2018 selon l’INSEE. Le pourcentage cité représente le taux de pauvreté par département :

1 – Vendée                  9,2 %                    

2 – Loire atlantique     10,3 %                

3 – Ille et Vilaine         10,5 %        

4 – Finistère               10,6 %                  

5 – Morbihan              11,2 %

6 – Maine et Loire       11,4 %

7 – Mayenne              11,5 %                

8 – Côtes d’Armor      11,7 %                 

9 – Manche                12,0 %                       

10 – Calvados            12,4 %      

11 – Eure                  12,5 %        

12 – Sarthe               13,1 %               

13 – Seine Maritime   14,9 %

14 – Orne                  15,4 %

L’écart entre le premier département (Vendée, 9,2 %) et le dernier (Orne, 15,4 %), en pourcentage (15,4 / 9,2) est de 67 %.          

3 – Inégalité de salaires hommes / femmes (INSEE, 2018)

- Régions

Les résultats sont les suivants en pourcentage pour les différences de salaires  nets moyens entre hommes et femmes en 2018 selon l’INSEE. Ces chiffres sont extraits, comme beaucoup d’autres repris dans cette étude, des excellents « dossiers complets » publiés par l’INSEE pour chaque région et chaque département. 

Les modes de calcul aboutissant aux chiffres de la troisième colonne sont les mêmes que ceux décrits pour le taux de pauvreté. Ces chiffres signifient que la Bretagne et la Normandie ont dans ce domaine une situation plus favorable que la moyenne nationale, ce qui n’est pas le cas de la région  Pays de la Loire.

- Départements

Le classement des départements dans ce domaine est le suivant en 2018 selon l’INSEE. Le pourcentage cité pour chaque département représente la différence entre le salaire des femmes et celui des hommes.

1 – Orne                       12,9 %

2 – Mayenne                 14,6 %

3 – Côtes d’Armor         14,8 %

4 – Vendée                   14,9 %

5 – Sarthe                    15,3 %

6 – Calvados                 15,4 %

7 – Morbihan                 15,6 %

8 – Finistère                  15,7 %

9 – Eure                        15,9 %

10 – Maine et Loire        16,4 %

11 – Ille et Vilaine         16,6 %

12 – Manche                 17,1 %

13 – Seine Maritime       18,0 %

14 -  Loire Atlantique     19,2 %

L’écart entre le premier département (Orne, 12,9 %) et le dernier (Loire Atlantique, 19,2 %) est de 49 %.

4 – Espérance de vie à la naissance (INSEE 2019)

- Régions

Les chiffres sont les suivants pour cet indicateur en années :

                Espérance de vie à la naissance en années 

Les chiffres de la troisième colonne signifient que l’espérance de vie à la naissance des 3 régions est légèrement inférieure à la moyenne française.

- Départements

1 – Ille et Vilaine        83,30 ans 

      Maine et Loire         //

3 – Mayenne              82,85

4 – Vendée                82,55

5 – Loire Atlantique    82,50

6 - Sarthe                  82,20

7 – Manche                82,00

8 – Morbihan              81,90

9 – Calvados              81,85

10 – Orne                  81,70

11 – Finistère             81,45

       Côtes d’Armor       //

13 – Seine Maritime    80,80

14 – Eure                   80,60

L’écart entre les premiers départements (Ille et Vilaine et Maine et Loire ; 83,30 ans) et le dernier (Eure ; 80,60 ans) est de 3,3 %.

5 – Taux d’emploi (INSEE, 2018)

Cet indicateur comprend évidemment le taux de chômage, mais aussi toutes les situations qui font qu’une personne potentiellement active, c’est à dire âgée de 16 à 65 ans, ne travaille pas. Il s’agit en particulier des personnes de plus de 55 ans qui ont souvent du mal à garder ou à retrouver un emploi.

La situation des 3 régions est la suivante :

                      Taux d’emploi en % de la population active

(1) : Ces deux chiffres sont obtenus de la même façon : Pour la Bretagne, le rapport entre le chiffre le plus élevé (67,3) et le chiffre le moins élevé (65,3) donne le chiffre de 103,06 qu’il convient d’inverser puisque la situation de la Bretagne est plus défavorable que celle de la région Pays de la Loire, d’où le résultat de 96,94.

Les chiffres de la troisième colonne signifient que les Pays de la Loire ont un taux d’emploi supérieur à la moyenne française, ce qui n’est pas le cas de la Bretagne ni de la Normandie.

  - Départements

Le classement est le suivant :

 1 – Mayenne                69,4 %

2 – Vendée                  68,6 %

3 – Loire Atlantique      67,5 %

4 – Ille et Vilaine          66,9 %

     Manche                    //

6 – Maine et Loire        66,6 %

7 – Eure                      65,5 %

8 – Sarthe                   65,4 %

      Côtes d’Armor          //

10 – Morbihan              64,4 %

11 – Finistère               64,1 %

12 – Calvados              64,0 %

13 – Orne                    63,7 %

14 – Seine Maritime      61,8 %  

L’écart entre le premier département (Mayenne, 69,4 %) et le dernier (Seine Maritime, 61,8 %) est de 12 %.

 6 – R&D (ministère de la recherche, 2018)

- L’effort de recherche  est mesuré en comparant la « dépense intérieure de recherche et de développement » (DIRD) au montant du PIB. Pour la France en 2018, le pourcentage de la DIRD par rapport au PIB est de 2,20 %. Qu’en est-il dans nos trois régions et dans les départements concernés ?

- Régions

Les chiffres de la Bretagne, de la Normandie et de la région Pays de la Loire pour 2018 figurent dans le tableau suivant.

                                      DIRD en % du PIB

 Les chiffres de la troisième colonne sont clairs : dans le domaine de la DIRD, nos trois régions sont très en retard par rapport à la moyenne nationale, tirée vers le haut par les bons scores de la région Occitanie et de la région parisienne.

- Départements

Il n’existe pas, dans ce domaine, de statistiques départementales. Par contre, dans les  « dossiers complets » des départements constitués et publiés par l’INSEE, il existe une catégorie dont la dénomination (« Activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien ») laisse penser qu’elle peut pallier l’absence de statistiques mentionnée plus haut.

 Le classement est le suivant, en pourcentage de la population active :

1 – Loire Atlantique        12,8 %

2 – Ille et Vilaine            11,4 %

3 – Calvados                    9,8 %

4 – Seine Maritime            9,6 %

5 – Eure                           9,0 %

6 – Maine et Loire             8,7 %

7 – Mayenne                    8,6 %

8 – Finistère                     8,4 %

9 – Vendée                       7,9 %

10 – Manche                     7,7 %

       Côtes d’Armor             //

       Morbihan                    //

13 – Sarthe                      7,2 %

14 – Orne                         4,7 %

La différence entre le premier département (Loire Atlantique : 12,8 %) et le dernier (Orne : 4,7 % = 100) est énorme : 272, soit un écart quasiment du simple au triple.      

7 – Niveau de formation (INSEE, 2018)

L’indicateur retenu ici est le pourcentage de personnes ayant le niveau « Bac + 2 » dans la population non scolarisée de plus de 15 ans.

- Régions

                                    Niveau « Bac + 2 »

Les chiffres de la troisième colonne montrent que la Bretagne et les Pays de la Loire ont, dans ce domaine, une situation plus favorable que la moyenne nationale, ce qui n’est pas le cas de la Normandie.

- Départements : le classement est le suivant :

1 – Loire Atlantique           13,1 %

2 -  Finistère                     12,8 %

3 – Ille et Vilaine               12,5 %

4 – Morbihan                     11,8 %

5 – Côtes d’Armor              11,5 %

6 – Maine et Loire              11,4 %

7 – Vendée                        10,7 %

8 – Eure                            10,5 %

     Calvados                         //

10 – Seine Maritime           10,3 %

11 – Mayenne                    10,2 %

12 – Sarthe                         9,8 %

13 – Manche                        9,7 %

14 – Orne                            8,5 %

La différence entre le premier département (Loire Atlantique, 13,1 %) et le dernier (Orne, 8,5 %) est de 54 %.    

8 – Insécurité et morts violentes (Ministère de l’intérieur, 2019, Santé publique France 2015) 

Les indicateurs pris en compte pour mesurer l’insécurité et la violence dans nos trois régions et dans leurs 14 départements sont le nombre de crimes et délits,  le nombre de décès dus aux accidents de la route et le nombre de suicides par rapport à la population INSEE de chaque région et de chaque département. Les données relatives aux suicides sont malheureusement assez anciennes (2015). Les résultats sont les suivants :

- Régions

                Nombre de crimes et délits pour 100 000 habitants

• Ces deux chiffres sont obtenus en faisant, par exemple pour la Normandie, le rapport entre 4423 et 3931, ce qui donne le chiffe de 113,02. La situation de la Normandie étant plus mauvaise que celle de la Bretagne, il convient évidemment d’inverser ce chiffre, ce qui donne le montant de 86,98 (100 moins 13,02). Mêmes calculs pour les Pays de la Loire. 
• La situation est plus favorable (moins de crimes et délits) pour la Bretagne que pour la moyenne française. Il est donc normal que le chiffre de la Bretagne soit supérieur à 100, après avoir été « positivé ». La situation est inverse pour la Normandie et pour les Pays de la Loire. La même remarque de méthode vaut pour le tableau suivant.

Nombre de décès dus aux accidents de la route pour 100 000 habitants

Les chiffres de nos trois régions sont, dans ce domaine, beaucoup plus défavorables que ceux de la moyenne française.   

                   Nombre de suicides pour 100 000 habitants

(1) Les chiffres de nos trois régions sont très supérieurs à la moyenne nationale (15,8). Les chiffres obtenus résultent bien sûr d’une inversion du rapport obtenu.  Par exemple, pour les Pays de la Loire, dans la deuxième colonne, le calcul est le suivant : le rapport entre 21,3 et 19,5 donne le chiffre de  109,23 qui, une fois inversé négativement, donne le chiffre de 90,77 (100 moins 9,23). Mêmes calculs pour les chiffres suivants de la deuxième et de la troisième colonne. 

Le tableau suivant est la synthèse des trois tableaux précédents

                          Insécurité et violence   : synthèse

• : Ces montants sont obtenus en faisant la moyenne des chiffres contenus dans la deuxième et la troisième colonne des trois tableaux précédents.
• : Ces  deux chiffres sont obtenus en faisant le rapport en %, par exemple pour la Bretagne, par rapport à la Normandie (95,57 / 91,11), ce qui donne le chiffre de 104,90. Comme la situation de la Bretagne est inférieure à celle de la Normandie, il convient de « négativer » ce chiffre en l’inversant, ce qui donne le chiffre de 95,10 (100 moins 4,90). 

La situation de nos trois régions est moins favorable que la moyenne nationale, faiblement pour la Bretagne, plus fortement pour la Normandie et pour les Pays de la Loire

 - Départements

Les  tableaux suivants reprennent les classements par départements pour les trois indicateurs retenus.

        Insécurité et morts violentes : moyenne des 3 classements   

(Cette moyenne  est obtenue en utilisant la méthode du maillot vert du Tour de France, c’est à dire en faisant la somme   des trois  classements).

1 – Mayenne            14

      Vendée              //

3 – Maine et Loire     16

      Seine Maritime    //

5 – Eure                  19   

6 – Finistère             20

     Ille et Vilaine       //

8 – Loire Atlantique  23

9 – Manche              24

     Calvados             //

11 - Côtes d’Armor   27

12 – Morbihan          28

13 – Orne                31

14 – Sarthe             38

La différence entre le premier et le dernier département (Manche et Loire Atlantique) est de 95 % pour les crimes et délits, soit un rapport qui est presque du simple au double. Pour les décès routiers, elle est du simple au quadruple entre le premier département (Mayenne) et le dernier (Orne), ce qui est énorme. Pour les suicides, la différence entre la Sarthe et la Seine Maritime est de 82 %. La moyenne des trois chiffres (195,408, 182) est de 261.  

9 – Taux de participation aux élections

Nous retenons pour calculer cet élément le premier tour des élections régionales de 2015 (et non pas celles de 2021, influencées par le virus), le premier tour des élections présidentielles de 2017 et les élections européennes de 2019.

- Régions

                                 Pourcentage de votants

                                          Classement

Ces chiffres montrent que, dans les trois régions, le taux de participation aux élections est supérieur à la moyenne française.

- Départements

Les classements figurent en % dans les tableaux suivants :

                                 Moyennes en %

1 – Côtes d’Armor         65,47

2 – Morbihan                63,39

3 – Vendée                   63,07

4 – Finistère                 62,68

      Orne                        //

6 – Ille et Vilaine          62,60

7 – Calvados                62,59

8 – Loire Atlantique      62,04

9 – Eure                      61,50

10 – Maine et Loire       61,38

11 – Mayenne              61,05

12 -  Manche               61,01

13 – Seine Maritime     60,84

14 – Sarthe                 60,75

L’écart entre le premier département (Côtes d’Armor, 65,47 %) et le dernier (Sarthe, 60,75 %) est de 8 %.

10 – Développement durable écologique

11 – Méthodologie

Nous retenons, pour construire cet indicateur, 5 éléments qui sont les suivants :

- Le taux d’artificialisation des sols, qui, à l’inverse, donne le pourcentage de sols « naturels » par rapport à la surface totale de la région et du département. La source est ici le service statistique « Agreste » du ministère de l’agriculture et l’année concernée est 2018.

- Le pourcentage des surfaces certifiées « bio » par rapport à la surface agricole utile (SAU) de la région et du département. La source est ici l’agence française « bio » et l’année concernée est exceptionnellement 2020.

- La qualité de l’air, mesurée à travers le pourcentage du nombre de jours dans l’année où la qualité de l’air est considérée comme « bonne ou très bonne ». La source est ici le service statistique du ministère de la transition écologique et l’année concernée est 2019.

- La qualité de l’eau du robinet, mesurée à travers le taux moyen de nitrates et de pesticides qu’elle contient. La source est également le service statistique du ministère de la transition écologique et l’année concernée est 2019.

- La production par habitant INSEE de déchets ménagers et assimilés. La source est ici le service régional compétent du ministère de la transition écologique et l’année concernée est 2017. Il faut noter que le portail spécialisé SINOE publie des chiffres plus récents, mais qui concernent « la collecte d’ordures ménagères résiduelles et sélectives », dont les résultats sont proches de ceux des DMA.

12 - Régions

Le tableau suivant fournit les « scores » de chaque région et leur classement.

- Sols « naturels » : 1 – Normandie          89,7 % (100)

                                 2 – Pays de la Loire   88,8 % (99,00)

                                 3 – Bretagne :          87,6 % (97,66)

- % de surfaces agricoles « bio » : 1 – Pays de la Loire 10,2 %  (100)

                                                   2 – Bretagne                 7,5 % (73,53)

                                                   3 – Normandie             5,3 %  (51,96)

- Qualité de l’air : 1 – Bretagne             88 % (100)

                             2 – Normandie          81 % (92,05)

                             3 – Pays de la Loire   79 % (89,77)

- Qualité de l’eau du robinet : 1 – Bretagne                (100)

                                                2 – Pays de la Loire        (98,00)

                                                3 – Normandie               (96,00)

- Production de déchets ménagers et assimilés (DMA)  par habitant :

1 – Pays de la Loire 580 kilos

2 – Normandie        673 kilos

3 – Bretagne           693 kilos

Avec le niveau 100 appliqué à la première région, les pourcentages de la Normandie est de 116,03 et celui de la Bretagne est de 117,41. Il convient évidemment d’inverser ces chiffres, ce qui donne le classement suivant :

1 – Pays de la Loire   100

2 – Normandie          83,97

3 – Bretagne             82,59

Synthèse des 5 éléments :

1 – Pays de la Loire : 99 + 100 + 89,77 + 98 + 100 = 486,77

2 – Bretagne : 97,66 + 73,53 + 100 + 100 + 82,59 = 453,78

3 – Normandie : 100 + 51,96 + 92,05 + 96 + 83,97 = 423,98

Avec la première région au niveau 100, les « scores » sont les suivants pour l’indicateur « développement durable écologique » :   

1 – Pays de la Loire  100

2 – Bretagne               93,22

3 – Normandie            87,06

13 – Départements

- Le tableau suivant reprend le classement des 14 départements pour les 5 éléments pris en considération.  

- Classement « développement durable écologique »

1 – Morbihan             28 points

2 – Orne                   29

3 – Mayenne             30

      Manche               //

5 – Côtes d’Armor      31

6 – Maine et Loire      32

7 – Finistère              34

8 – Ille et Vilaine        35

9 – Sarthe                 37

10 – Loire Atlantique  38

11 – Vendée               41

12 – Eure                   42

13 – Calvados             47

14 – Seine Maritime    51

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Section 2 - Classement général et commentaires

1 – Régions

11 -  Tableau des résultats, méthode « maillot vert »

Classement général (méthode maillot vert)

1 – Bretagne            15

2 – Pays de la Loire 19

3 – Normandie         26

Notons qu’en 2013, avec les 22 anciennes régions métropolitaines, le « score » était le suivant pour les 3 régions : 

1 – Pays de la Loire :    68

2 – Bretagne            :    93

3 – Normandie         :   122,5           

12 - Classement des 3 régions (méthode des %)

Classement général (Méthode des %)

1 – Bretagne            : 98,35

2 – Pays de la Loire : 95,59

3 – Normandie         : 90,32

13 - Niveau des 3 régions en % de la moyenne française

• La multiplicité des éléments rend difficle la prise en compte de cet indicateur

    (2)    Le facteur principal de ce résultat inférieur à la moyenne nationale pour les 3 régions provient, d’une part, de la prépondérance de la région Ile de France qui « booste » la moyenne nationale et, d’autre part, de la faiblesse de la R&D dans nos 3 régions. On notera que la Bretagne a un score supérieur à la moyenne nationale pour 5 indicateurs, le Pays de la Loire pour 4 indicateurs et la Normandie pour 3 indicateurs.  

2 – Départements

21 - Classement des départements pour chaque indicateur

(1) : revenu // (2) : Pauvreté // (3) : salaires H/F // (4) : espérance de vie // (5) : Taux d’emploi // (6) : R & D // (7) : niveau de formation // (8) : insécurité, morts violentes // (9) : % de votants // (10) : performance environnementale. 

Calvados

Côtes d’Armor

Eure

Finistère

Ille et Vilaine

Loire Atlantique

Manche

Maine et Loire

Mayenne

Morbihan

Orne

Sarthe

Seine Maritime

Vendée

22 - Classement général

1 – Ille et Vilaine          46 points

2 – Vendée                    49

3 – Loire Atlantique      53

4 – Mayenne                 59

5 – Maine et Loire        64

      Morbihan                //

7 – Finistère                 65

8 – Côtes d’Armor        70

9 – Eure                        83

      Calvados                 //

11 – Manche                 91

12 – Orne                      99

13 – Sarthe                 104

14 – Seine Maritime   106

23 – Synthèse des écarts entre les départements

Ces écarts sont calculés à partir des scores du premier et du dernier département.

• Écarts faibles, inférieurs à 15 % : Espérance de vie : 3,4 % ; Pourcentage de votants : 8 % / Taux d’emploi, revenus, qualité de l’air et de l’eau : 12 %

• Écarts importants, de l’ordre de 50 à 70 % : Salaires hommes / Femmes : 49 % d’écart entre l’Orne et la Loire Atlantique  / Formation : 54 % d’écart / Pauvreté : 67 % d’écart.

• Écarts très importants : Crimes et délits, suicides, artificialisation des sols : du simple au double / Activités scientifiques et techniques : du simple au triple / Décès routiers : du simple au quadruple.

• L’écart maximal est enregistré pour les surfaces « bio » : 20,4 % en Loire Atlantique ; 2,6 % en Seine Maritime.

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Annexes : méthode de calcul pour les régions et comparaison avec le « Baromètre des territoires »

 1 – Méthode de calcul : Première région  = 100 (deuxième colonne)

Deux  cas de figure méritent d’être distingués :

- Cas le plus fréquent : il s’agit des indicateurs pour lesquels un taux plus élevé traduit une situation plus favorable. Dans cette étude, c’est le cas du revenu, de l’espérance de vie, du taux d’emploi, de la R&D, du niveau de formation et du pourcentage de votants. Pour chacun de ces indicateurs, plus le score est élevé et plus la situation est favorable. Par exemple, pour le taux d’emploi, la région Pays de la Loire est à 67,3 %, la Bretagne à 65,3 % et la Normandie à 63,8 %. Il suffit dans ce cas de calculer le pourcentage entre le score le plus élevé et le suivant. C’est le cas le plus simple.

- Autre cas, moins fréquent : il s’agit des indicateurs pour lesquels un score moins élevé traduit une situation plus favorable. C’est le cas du taux de pauvreté : un taux de pauvreté faible traduit évidemment une situation favorable ; c’est également le cas de l’inégalité de salaires entre les hommes et les femmes, ainsi que des crimes et délits, de la mortalité due aux accidents de la route et des suicides.  Concernant le taux de pauvreté, le mode de calcul est le suivant, par exemple entre la région Pays de la Loire (10,8 %) et la Bretagne (10,9%) : le rapport entre le score le plus élevé (10,9 %) et le score le plus faible (10,8 % = 100) est de 100,93. Pour traduire la réalité, c’est à dire une situation défavorable à la Bretagne, ce score doit être « négativé », c’st à dire inversé, ce qui donne pour la Bretagne le chiffre de 99,07 (100 moins 0,93) par rapport au niveau 100 de la région Pays de la Loire.

2 – Méthode de calcul : France = 100 (troisième colonne)

- Lorsque le chiffre d’une région est supérieur à la moyenne nationale, et qu’il s’agit d’une situation favorable à cette région, il suffit de calculer la différence en pourcentage entre le chiffre de cette région et la moyenne nationale. C’est le cas du taux de participation aux élections : pour la Bretagne, par exemple, ce taux est de 63,35 % par rapport à 59,27 % pour la moyenne nationale. Le rapport entre les deux chiffres donne en pourcentage le résultat de 106,88.

- Lorsque la situation d’une région est inférieure à la moyenne nationale, et qu’un chiffre plus élevé traduit une situation plus favorable, le mode de calcul est le même. Par exemple, pour la médiane du revenu disponible de la région Pays de la Loire, le rapport entre 21 620 et la moyenne nationale (21 730) donne le résultat de 99,49.

- Lorsque le chiffre d’une région est inférieur à la moyenne nationale, mais que cela traduit une situation plus favorable pour cette région, le mode de calcul est le suivant : pour la région Pays de la Loire, par exemple, pour ce qui concerne le taux de pauvreté (10,8 % pour la région Pays de la Loire et 14,8 % pour la moyenne nationale), le rapport entre les deux  montants donne un pourcentage de 72,97. Comme il s’agit d’une situation favorable à la région Pays de la Loire, il convient évidemment d’inverser ce chiffre, ce qui donne le résultat de 127,03 pour cette région.

3 – Comparaison avec le « Baromètre des territoires »

- Je répète mes doutes concernant la pertinence des éléments concernant des nouvelles régions comme « Grand Est » et « Nouvelle Aquitaine » qui me paraissent encore tellement hétérogènes qu’il me paraît difficile de les traiter en tant que telles.

- Par contre, concernant la Bretagne, les Pays de la Loire et la Normandie, cette question ne se pose pas, et la comparaison avec les résultats du  Baromètre des territoires ma paraît tout à fait utile. La question est évidemment la suivante : les résultats de la méthode « objective », qui est la mienne, sont-ils conformes aux résultats de la méthode « subjective » utilisée par le Baromètre des territoires ?  Autrement dit, est-ce dans les régions et les départements les mieux classés par mo étude qu’on est le plus heureux ?  

- Deux remarques préalables s’imposent : d’abord, il n’est possible de répondre à cette question que pour les régions, puisque le Baromètre des territoires n’aborde que le niveau régional ; ensuite, mon étude concerne les années 2018 – 2019 ; la comparaison doit donc se faire avec le Baromètre des territoires publié en 2019, et non pas avec le Baromètre le plus récent (2021).

- Nous reprenons ci-dessus les résultats du baromètre pour les 3 régions concernées en retenant,  parmi la multitude des questions  posées par ELABE en 2019, les 4 questions qui paraissent les plus proches de notre sujet : « Comment va ma région ? »

• Heureux : 1 – Normandie 75 % / 2 ex aequo - Bretagne et Pays de la Loire : 72 %

• Optimiste pour l’avenir de ma région : 1 – Bretagne : 57 % / 2 – Pays de la Loire : 51 % / 3 – Normandie : 44 %

• Il fait bon vivre là où j’habite : 1 – Bretagne : 75 % / 2 – Pays de la Loire : 69 % / 3 – Normandie : 68%

• Mes enfants vivront moins bien que moi : 1 – Bretagne : 63 % / 2 – Pays de la Loire : 69 % / 3 – Normandie : 70 %

On notera qu’à l’exception notable de la question relative au bonheur, qui démontre que le lien entre bonheur collectif et bonheur individuel n’est pas automatique, le classement du Baromètre des territoires est le même  que celui de l’étude « objective ».