C’est en 1972 que le Roi du Bhoutan a institué dans son pays l’indice du bonheur national brut (BNB).
Beaucoup plus tard (1990), l’ONU a créé l’indicateur du développement humain (IDH), et j’ai créé moi-même en l’an 2000 l’indice du bonheur mondial (IBM) ; l’indice du BNB à la Française s’inscrit dans cette histoire qui a été complétée en 2009 par les propositions de la commission Stiglitz.
J’ai expliqué dans ma proposition (www.globeco.fr : « BNB à la Française, la proposition de GLOBECO ») les raisons pour lesquelles GLOBECO a proposé un indice du BNB à la Française, ainsi que ses modalités de calcul et les résultats que cela donne pour la période 2000 – 2005. Cette proposition n’a pas suscité de critiques majeures, et je reprends donc les mêmes indicateurs pour la période 2000 – 2010, à l’exception de l’indicateur relatif au pourcentage de chances d’atteindre 65 ans, indicateur qui n’est plus publié par la Banque mondiale. Cette défection est palliée en doublant le coefficient de l’espérance de vie à la naissance. Cette édition utilise les statistiques publiées en 2011, statistiques qui concernent principalement l’année 2010.
Voici donc les indicateurs, avec la source utilisée :
- Emission de CO2 par habitant (Banque mondiale, WDI)
- Taux de participation aux élections (Ministère français de l’intérieur)
- Différence de salaire entre les hommes et les femmes (INSEE)
- RNB-PPA par tête (Banque mondiale WDI)
- Taux de pauvreté monétaire (INSEE)
- Taux d’emploi (OCDE)
- Espérance de vie à la naissance (Banque mondiale WDI)
- Recherche développement (Banque mondiale, WDI)
- Formation (UNESCO)
L’indice du BNB à la Française s’est donc amélioré de près de 6% entre 2000 et 2010. Cette amélioration est due en particulier à l’amélioration du RNB par tête. Notons que le BNB a progressé 7 fois moins vite que le RNB. Certes, comme le savent bien les lecteurs de GLOBECO, le RNB n’est pas tout, mais on peut penser que sa croissance reste une condition de l’amélioration des autres indicateurs. Sur les 10 indicateurs, 8 sont positifs en 2010, y compris la recherche-développement qui a bien progressé, et deux sont négatifs : il s’agit de la participation aux élections et du taux de pauvreté. Il sera intéressant de voir, ces prochaines années, si ces deux indicateurs relèveront la tête !